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QUI SUIS-JE, CE QUE JE PENSE.

Je suis un Canadien-français un Québécois ayant des origines franco-italiennes. Je suis le père de trois enfants et ma conjointe est native de la Colombie-Britannique. En 2022, j'ai été candidat dans la course à la chefferie du Parti vert du Canada. Auparavant, en 2021 lors des l'élections fédérales, j’ai été candidat pour le PVC dans la circonscription de Hull-Aylmer et jusqu'en août 2022, j'étais le critique du PVC pour les affaires internationales. Je suis né à Bedford dans les Cantons de l'Est. Bedford est à bien des égards un microcosme du Canada (Français, Anglais et immigrants vivant côte à côte, agriculture et industrie manufacturière). Elle ressemble beaucoup aux petites villes du Canada où vivent la majorité des Canadiens. J'ai grandi à Bedford, j'ai fréquenté les écoles publiques locales et mes voisins étaient des agriculteurs, des ouvriers et des propriétaires de petites et moyennes entreprises.

 

Ce qui m’a attiré vers la politique progressiste, ce sont pour débuter mes études à l’Université Laval. J’y ai étudié les sciences politiques et plusieurs professeurs ont influencé ma pensée. Carol Levasseur, Paul-André Comeau et Alain Drainville ont assurément exercé une grande influence sur mon évolution et ma conception de la réalité politique. Par la suite, plusieurs politiciennes et politiciens m’ont influencé et m’ont aidé à développer mes croyances et mes valeurs politiques, mais celui qui a eu la plus grande influence est décidément Jack Layton. Il était proche des citoyens et toutes ses politiques étaient orientées vers une amélioration de la justice sociale et de l’État-providence.

 

Cependant, au fil du temps, la protection de l’environnement est tombée dans l’oubli au sein du NPD et l’évolution de ma pensée politique m’a finalement dirigé vers le PVC.

 

Le PVC est le seul parti canadien qui prône le remodelage de notre société autour de la sagesse écologique afin de construire un ordre social-démocratique durable sur le plan environnemental et économique. Ce que je veux dire, c’est que les êtres humains ne sont pas là pour dompter la nature mais pour vivre avec elle dans un écosystème mondial durable. Depuis la révolution industrielle, nous avons appris à subordonner la nature à une croissance économique débridée qui paralysera l'écosystème mondial et menacera la pérennité de l'humanité sur cette planète. Notre avenir dépend de l'harmonisation de notre mode de vie avec le monde naturel. Bien que la social-démocratie ait des valeurs similaires à celles du socialisme, elle ne cherche pas à détruire du jour au lendemain le cadre capitaliste dans lequel vit aujourd'hui la quasi-totalité du monde. La social-démocratie adopte une vision à long terme et croit qu'en introduisant les bons programmes et la bonne législation, nos économies se débarrasseront des aspects négatifs du capitalisme et évolueront vers un nouvel ordre social et économique équitable et durable. La social-démocratie croit en l'autonomisation des personnes pour qu'elles aient leur mot à dire dans toutes les actions gouvernementales et préconise la création d'une économie compétitive qui puisse garantir des revenus décents, des logements sûrs et des services médicaux solides à tous les citoyens, en particulier aux chômeurs et aux personnes confrontées à des difficultés physiques, psychologiques et mentales. La social-démocratie signifie que nous ne laissons aucun citoyen de côté dans la construction d'une société meilleure. Elle reconnaît que la capacité des citoyens à acquérir des niveaux raisonnables de richesse grâce à un travail productif est une puissante incitation à assurer le bien-être économique de tous les citoyens. Cependant, pour que cela fonctionne, les gouvernements sociaux-démocrates élus par les citoyens, et non les oligarques ou les milliardaires de la haute technologie, doivent devenir les acteurs les plus importants du cadre économique d'un pays.

Un mot maintenant sur la social-démocratie. Elle fonctionne. On n’a qu’à regarder les exemples de la Suède et de la Finlande. Elles y arrivent très bien. Cela étant dit, si on me demande ce que je pense du socialisme, je vous répondrai que je ne suis pas opposé au socialisme et que je respecte les socialistes pour leur idéalisme, mais je ne suis pas un marxiste. Je ne crois pas que le socialisme puisse se réaliser en brisant le système capitaliste. Historiquement, le socialisme a été trop facilement détourné par des dirigeants autoritaires. Tout est une question d’équilibre des forces et de valeurs personnelles des dirigeants en place. Autant du côté gouvernemental que du côté privé. Je suis donc prêt à travailler avec les socialistes du PVC, et j'espère qu'ils joueront un rôle important et constructif dans la définition des politiques du parti. Nous devons unir les sociaux-démocrates, les socialistes et les centristes progressistes au sein du parti pour défendre des politiques justes et progressives qui trouveront un écho auprès des Canadiens. En d'autres termes, si nous avons besoin du zèle et de l'idéalisme de nos socialistes verts, nous avons également besoin du réalisme, du pragmatisme et de la réflexion sobre des sociaux-démocrates et des centristes progressistes du parti. Cela dit, si nous croyons vraiment à la justice sociale, l'avenir du Parti vert doit être celui d'un parti de gauche, mais pas un parti doctrinaire qui exclut les points de vue divergents.

Ma position est donc claire, je ne crois pas que le Parti vert du Canada doive s'adapter au libertarisme. Bien que les libertariens soient libres de présenter leurs propositions de politiques à l'ensemble des membres, je ne suis pas prêt à appuyer des politiques qui vont à l'encontre de notre responsabilité collective de protéger et de faire progresser la société humaine. En particulier, je ne suis pas d'accord avec les membres du parti qui ont fait campagne contre les mesures de santé publique visant à enrayer la pandémie de Covid-19. J'ai été particulièrement préoccupé par la fréquence à laquelle certains libertaires ont eu recours à des théories du complot pour faire valoir leur point de vue. Le Canada a déjà un parti pour les libertaires, et c'est le Parti populaire. Si les gens placent leurs libertés individuelles au-dessus de leur responsabilité collective envers le bien commun, alors je pense qu'ils devraient choisir une autre option politique que le Parti vert.

En ce qui concerne les centriste pro-marché, c'est-à-dire les conservateurs à bicyclette, comme je l'ai dit, je crois que l'avenir du parti vert est un parti de gauche. Je ne crois pas que nous devrions épouser des valeurs conservatrices en soi. Cependant, de nombreux centristes progressistes au sein du parti prônent la restriction fiscale et la valeur du soutien à l'économie de marché. Même si ce ne sont pas mes opinions politiques fondamentales, je reconnais que de nombreux membres du PVC les soutiennent authentiquement, comme le font de nombreux Canadiens. Nous devons examiner chaque idée en fonction de ses mérites et permettre aux membres de voter pour accepter ou rejeter l'idée.

Je m’implique en politique depuis de nombreuses années. Comme mentionné précédemment, j’ai été candidat du PVC à l'élection fédérale de 2021. Avant cela, j’ai milité pour le NPD pendant 14 ans. Dans le cadre de ce militantisme, j’ai été candidat, directeur de campagne, agent financier et président d’association. J’ai décidé de quitter le NPD, pour rejoindre le Parti vert du Canada, car à la suite de la mort de Jack Layton, la vision qu’il y avait amené n’a pu être sauvegardée et est finalement disparue. Jack Layton prônait le respect des provinces et de leurs champs de compétences. Toutes ses actions étaient dirigées vers la collaboration et le respect des différents acteurs politiques et non vers le développement de politiques qui empiètent continuellement dans les champs de compétences provinciales et municipales. Aussi, il n’aurait jamais appuyé inconditionnellement les libéraux pour marquer des points politiques sans égard au fait que ces derniers allaient utiliser cet appui pour créer de nouvelle exploitation pétrolière en pleine crise climatique (Bay du Nord). La fédération canadienne est mise à mal par des partis qui tentent de centraliser les pouvoirs au lieu de créer un environnement constructif de développement d’une économie verte et de services sociaux qui répondent aux besoins de la population canadienne.

En ce qui concerne la question à savoir si nous pourrions travailler avec un gouvernement de coalition dirigé par des libéraux ou des conservateurs ? La réponse est non, pas avec Trudeau ou Poilievre ; l'écart est tout simplement trop grand. Les libéraux de Trudeau sont myopes dans leur politique. Ils n'ont pas tenu leurs promesses électorales et ils ont constamment cédé au populisme pour rester au pouvoir. Le plus troublant, c'est que les libéraux de Trudeau sont tellement redevables aux centres urbains les plus denses qu'ils ont perdu de vue la façon dont vivent les Canadiens des petites villes et des villages. Les libéraux sont devenus le parti de l'élite urbaine aisée. Les conservateurs, dans leur soif de pouvoir, ont permis à la société canadienne de se radicaliser à droite. De plus, comme le démontre l'actuelle campagne à la direction du Parti conservateur, ils ont également perdu leur sens moral en appuyant l'occupation du centre-ville d'Ottawa par le Convoi de la liberté.

Une éventuelle coalition avec le NPD serait cependant réalisable. Ce dernier devra toutefois revoir ses priorités et son approche envers la fédération canadienne. Un dialogue devra être établi afin de créer des ponts et trouver des terrains d'entente.

Au Québec, on l'a vu lors des deux dernières élections, faute d'un meilleur choix, les Québécois sont retournés vers le Bloc québécois. Nous Québécois et Québécoise sommes en attente d'un parti fédéral qui saura nous représenter dignement. La grande majorité d'entre nous voulons que la fédération canadienne fonctionne, mais nous voulons également que le gouvernement fédéral respecte notre différence et cesse d'interagir de façon paternaliste et condescendante. Une majorité de Québécois veulent une plus grande protection de l'environnement et un plan clair qui permettra d'éliminer l'utilisation des combustibles fossiles. Le Québec a été avant-gardiste avec le développement de ses centrales hydro-électrique. Il est dans une position qui lui permettra de transformer son économie vers une économie verte et durable. Pour y arriver, il a besoin d'un partenaire à Ottawa et non pas d'un prince aux courtes vues qui ne fait qu'attiser les conflits et polariser la population canadienne.

Maintenant, en ce qui concerne la voie à suivre pour le Parti vert du Canada, je crois que nous devons nous concentrer sur l'unification des mouvements pour l'environnement et la justice sociale au Canada, sur la simplification de notre Constitution et sur le remaniement de nos politiques afin que les Canadiens ordinaires puissent nous comprendre et nous soutenir. Nous devons faire preuve de plus d'action et moins de rhétorique et de démagogie. Nous devons démontrer notre amour pour ce pays, même avec ses imperfections, afin que les Canadiens ne nous voient pas comme un parti marginal et fracturé qui tourne le dos au Canada. Le Canada n'est pas une colonie. C'est un pays démocratique fondé sur le principe de l'autodétermination de ses peuples. S'il existe des vestiges du colonialisme qui nuisent à nos peuples autochtones ou qui sont discriminatoires à l'égard de notre population francophone, il est en notre pouvoir, en tant que Canadiens, de changer cela. Il est trop facile de fuir ses responsabilités en se drapant dans le manteau de l'activisme et de la rhétorique et en omettant de s'organiser politiquement pour contester et gagner des élections. L'avenir du Parti vert passe par la reconstruction et la revitalisation des associations de circonscription en attirant au sein du parti des personnes profondément enracinées et respectées dans leurs communautés.

Personnellement, je pense que la popularité du Parti vert peut croître assez rapidement pour devenir une véritable force avant les prochaines élections fédérales. La clé est de gagner au Québec. Les Québécois sont avides d'une alternative viable aux partis traditionnels. Le Parti vert peut obtenir le même succès au Québec que le NPD sous Jack Layton. Jack s'est adressé aux gens en termes concrets et a fait preuve d'inclusion au lieu de déterrer de vieux griefs. Il était un anglophone de Montréal qui avait poursuivi sa vie à Toronto, et pourtant il comprenait parfaitement les aspirations de la majorité francophone du Québec. Il a montré que ce sont les idées, et non l'identité personnelle, qui comptent. Le Parti vert du Canada peut obtenir un succès similaire au Québec si nous nous y mettons. Bien que l'avenir du parti puisse dépendre d'une percée au Québec, les possibilités de succès sont également bonnes dans tout le pays. Les Canadiens sont fatigués des catastrophes environnementales répétées résultant de l'inaction du gouvernement, qu'il s'agisse de tempêtes dévastatrices, d'inondations massives, de feux de forêt géants ou de vagues de chaleur mortelles. Mais pour inspirer la confiance des Canadiens envers le Parti Vert du Canada, nous devons d'abord leur témoigner du respect. Nous devons cesser d'accuser indistinctement nos concitoyens canadiens de patriarcat blanc, de systèmes coloniaux et de racisme systémique. Personne ne se laisse attirer par une insulte. L’atteinte à la dignité ne nous mènera nulle part. Oui, le Canada a ses failles, mais nous devons aborder ces lacunes d'un point de vue d'unité, et l'unité exige un dialogue respectueux sur toutes les questions.

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