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ENSEMBLE POUR LE FUTUR

Respecter, Responsabiliser, Diriger

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LA SAGESSE ÉCOLOGIQUE

Le premier principe du mouvement vert est que nous devons chercher à comprendre notre monde et la place qu'y occupe l'humanité à travers le prisme de la sagesse écologique. Mais qu'entendons-nous réellement par "sagesse écologique" ?

 

Contrairement au commandement biblique adressé aux êtres humains selon lequel ils doivent être "féconds, multiplier, remplir la terre et la soumettre, et dominer les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les êtres vivants qui se meuvent sur la terre" (Genèse 1:28), en tant que Verts, nous reconnaissons que l'humanité fait partie du monde naturel et nous respectons les valeurs spécifiques de toutes les formes de vie, y compris les espèces non humaines. Nous reconnaissons également que l'humanité occupe de plus en plus de territoire et que si nous ne limitons pas notre croissance et n'accélérons pas le développement d'une économie innovante et verte, nous épuiserons bientôt les ressources du monde et provoquerons une catastrophe pour tous les êtres vivants qui s'y trouvent. L'intendance écologique nous oblige à défendre avec ferveur l'intégrité des écosystèmes de la Terre, la préservation de la biodiversité et la résilience des systèmes de maintien de la vie. Nous sommes aidés en cela par la sagesse des peuples indigènes du monde entier, qui ont été et restent les gardiens de la terre et de ses ressources.

 

Concrètement, cela signifie que nous devons apprendre à vivre dans les limites écologiques et des ressources de la planète, à protéger la vie animale et végétale, ainsi que les éléments naturels, la terre, l'eau, l'air et le soleil, qui entretiennent la vie. Sachant que nos connaissances humaines sont limitées, nous devons adopter une approche prudente afin de garantir que les ressources de la planète restent abondantes pour les générations actuelles et futures.

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En tant que Canadiens, nous avons une responsabilité particulière en matière de gestion prudente des ressources. 20 % de l'eau douce de la planète se trouve au Canada. Nos forêts boréales constituent un énorme puits de carbone, c'est-à-dire qu'elles retirent le carbone de l'atmosphère et le stockent. Si l'on brûlait tout le pétrole que l'on pourrait extraire de toutes les réserves de combustibles fossiles du monde, cela libérerait moins que la quantité de carbone actuellement stockée dans la forêt boréale canadienne. Notre exploitation des hydrocarbures est responsable de 193 mégatonnes d'équivalent de dioxyde de carbone, soit 0,39 % du total mondial, et nous devons la réduire radicalement. Le Canada est un important producteur mondial de cuivre, de nickel et de cobalt, et accueille des projets miniers avancés pour les éléments de terres rares, le lithium et le graphite. Cela positionne le Canada comme un fournisseur essentiel de minéraux qui alimenteront les économies à faible teneur en carbone et numérisées.

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Comme mentionné précédemment, en tant que Verts, nous reconnaissons que les êtres humains font partie du monde naturel et nous respectons la valeur spécifique de toutes les formes de vie, y compris les espèces non humaines. Ceci est diamétralement opposé à la façon dont le Canada est géré aujourd'hui. Les partis politiques traditionnels sont aveuglés par la nécessité d'une croissance constante pour apaiser la population, en particulier une population de plus en plus urbaine qui ne cesse de croître grâce à l'immigration. Cette croissance débridée fait en sorte qu'il est impossible pour notre infrastructure actuelle de répondre aux besoins de la population sans endommager irrémédiablement l'environnement. Nous devons appuyer sur le bouton pause. Nous devons ralentir la croissance, y compris la croissance démographique. Nos populations indigènes l'ont compris depuis longtemps en voyant les établissements non indigènes empiéter sur leurs terres et miner leurs économies traditionnelles. La réalité est que la croissance économique incontrôlée pour le plaisir de la croissance poussera n'importe quel pays au bord de l'effondrement environnemental.

 

La sagesse environnementale signifie que nous devons atteindre un équilibre entre les ressources que notre environnement peut nous offrir et les ressources dont la population a besoin pour vivre décemment. Il est tout à fait clair qu'au Canada, notre croissance économique dépasse même la possibilité théorique de répondre aux besoins énergétiques de l'économie avec des énergies renouvelables durables et sans émissions de gaz à effet de serre (GES). Comment pouvons-nous remédier à cette situation ? Tout d'abord, nous devons développer la production d'énergie renouvelable et réduire la consommation d'énergie. Il ne suffit pas d'augmenter le prix de l'énergie fossile pour y parvenir. Le Canada dispose d'une capacité de production d'énergie hydroélectrique de près de 80 000 mégawatts. Cela fournit 61 % de l'approvisionnement en électricité du pays, ce qui rend le réseau énergétique canadien beaucoup plus propre que celui de la plupart des pays (lire plus sur les avantages de l'hydroélectricité ici). Cependant, à mesure que nous étendons nos réseaux de transport public et que nous remplaçons les voitures à essence par des véhicules électriques, nos besoins globaux en électricité devraient doubler. Pouvons-nous doubler notre énergie hydroélectrique pour effectuer cette transition ? Bien sûr, nous le pouvons. Examinons l'histoire de l'hydroélectricité au Canada. Entre 1920 et 1950, les centrales hydroélectriques ont généré 90 % de la capacité électrique totale du Canada.  Ce chiffre est tombé à moins de 60 % en 1976. Pourquoi ? Nous avons laissé le marché, et non le gouvernement, déterminer les moyens de production d'électricité, en ignorant l'impact environnemental des centrales à combustibles fossiles bon marché. Nous avons permis aux urbanistes de concevoir de nouvelles villes qui ont fait de l'automobile à essence le roi et ont supprimé les transports publics électriques. À Ottawa, les transports publics ont été assurés de 1890 à 1959 par des tramways électriques, et toute l'électricité provenait de barrages hydroélectriques locaux. Plus de soixante ans plus tard, Ottawa tente de réintroduire l'électrification de ses transports publics grâce à son système de train léger sur rail. La même histoire s'est déroulée dans l'ensemble du Canada, où 16 systèmes de trolley/tramway électriques ont été exploités dans les villes canadiennes. Il n'y a que dans la ville de Vancouver, avec sa flotte emblématique de trolleys électriques, qu'un système de transport public neutre en carbone est resté en service. Le coût de l'abandon du transport public électrique a été dévastateur pour l'environnement, et nous devons accélérer le retour à ce système dès que possible. Nous devons également accroître la production d'hydroélectricité dans les provinces clés et faciliter l'exportation de cette énergie vers les provinces à faible potentiel hydroélectrique. Le Québec, qui produit déjà 50 % de l'hydroélectricité du Canada, dispose encore d'un énorme potentiel de croissance, tout comme Terre-Neuve-et-Labrador et la Colombie-Britannique. Partout au Canada, ce sont des sociétés d'État qui produisent de l'hydroélectricité, ce qui contraste fortement avec les sociétés pétrolières, les raffineries et les chaînes de stations-service privées. Les profits de la production d'hydroélectricité retournent directement dans les coffres de l'État, tandis que les profits des entreprises privées de combustibles fossiles vont aux actionnaires, dont la grande majorité ne sont pas des Canadiens. Un des principes clés de la démocratie sociale est que les infrastructures essentielles doivent appartenir aux citoyens et être exploitées pour eux. Les citoyens n'ont pratiquement aucun contrôle sur l'industrie des combustibles fossiles au Canada. Les prix sont fixés par le marché international et très peu de revenus restent au Canada, à l'exception des taxes fédérales et provinciales sur le carburant, qui ont rendu les politiciens des partis politiques traditionnels serviles aux demandes de cette industrie.

 

La sagesse environnementale nous dit également que nous ne pouvons pas simplement nous lancer à corps perdu dans l'expansion de l'hydroélectricité sans prendre en considération l'impact des zones inondées sur l'environnement et les personnes vivant dans ces zones, en particulier la population indigène. Nous sommes capables de faire ça bien. Pendant près de cinquante ans, le gouvernement du Québec et les Cris et les Inuits du bassin de la Baie James ont collaboré pour s'assurer que l'impact de l'expansion hydroélectrique était compensé par un développement économique durable pour les populations autochtones et que des études d'impact environnemental appropriées étaient menées avant la construction de tout projet. Bien qu'il y aura toujours des critiques de ce que beaucoup considèrent comme des négociations asymétriques, l'essentiel est que les Québécois autochtones et non autochtones ont énormément bénéficié de ce partenariat économique. Il a donné du pouvoir aux autochtones du nord du Québec, qui ont pu utiliser leur part des revenus de la production d'énergie hydroélectrique pour financer leurs entreprises commerciales prospères, y compris leurs propres compagnies aériennes et de construction, ainsi que pour prendre le contrôle direct de tous leurs services éducatifs, médicaux et sociaux. De plus, la planification énergétique du Québec a contribué de manière significative à la réduction des émissions de GES au Canada. Hydro-Québec a maintenant étendu des arrangements similaires à de nombreux autres groupes autochtones dans les provinces. Nous devons reproduire de tels partenariats ailleurs au Canada et promouvoir ce modèle à l'étranger. Le Parti vert doit également répondre aux efforts de dénigrement du Québec par des groupes hors Québec pour déformer la véritable nature de ces partenariats, qui ne sont peut-être pas toujours parfaits, mais qui sont certainement bien meilleurs qu'ailleurs au Canada.

 

Je pense que notre société doit devenir moins centrée sur l'homme et s'efforcer de remettre l'être humain à la bonne place dans notre écosystème mondial. Pour y parvenir, il faut éduquer la population sur les dangers de notre société consumériste actuelle. Cependant, le changement de comportement doit être volontaire. Nous devons redynamiser Agriculture et Agroalimentaire Canada afin qu'il joue un rôle important dans la lutte contre le déclin de notre production alimentaire et qu'il aide les agriculteurs à passer d'une industrie en déclin comme la production de bœuf à une agriculture plus durable et respectueuse de l'environnement. Nous devrions nous concentrer sur l'augmentation de la production de protéines végétales et sur l'agriculture verticale urbaine. Dans ce dernier domaine en particulier, le gouvernement fédéral devrait travailler en étroite collaboration avec les municipalités afin de libérer des terrains appartenant au gouvernement fédéral en milieu urbain pour l'agriculture coopérative. Il peut être merveilleux d'admirer les pelouses méticuleusement entretenues des vastes parcs publics. Cependant, à une époque où les enfants canadiens souffrent de plus en plus de malnutrition dans nos villes, nous devons revoir nos priorités. Nous devrions veiller à ce que les terres publiques puissent être utilisées de manière responsable pour répondre aux besoins de l'agriculture gérée par la communauté afin de réduire la pénurie alimentaire chez les plus vulnérables de nos communautés urbaines. Il y a également des avantages sociaux à introduire l'agriculture dans nos communautés urbaines. J'ai eu la chance de grandir à la fois dans un environnement agricole et urbain, et j'apprécie la valeur de l'exposition des enfants à la culture de certains de leurs propres aliments. Je suis d'avis que chaque parc public de plus de deux acres au Canada devrait consacrer 20 % de sa superficie à la production alimentaire communautaire et que chaque nouveau développement résidentiel de plus de 100 unités devrait avoir une structure agricole verticale de cinq mille pieds carrés, gérée directement par la communauté locale ou par la municipalité. La production alimentaire de ces fermes urbaines devrait être exemptée des taxes fédérales et provinciales en échange d'une part de la production allant directement aux banques alimentaires locales.

LA JUSTICE SOCIALE

Au cœur de mes convictions politiques se trouve l'idée qu'une société sans justice pour tous est une société en faillite. Bien sûr, je suis en faveur d'un système juridique équitable et transparent, mais la justice sociale va bien au-delà. Au Parti vert du Canada, nous croyons que la clé de la justice sociale est la distribution équitable des ressources sociales et naturelles pour répondre aux besoins humains de base et faire en sorte que chacun puisse se développer personnellement et en tant que membre de la société. Nous croyons également qu'il n'y a pas de justice sociale sans justice environnementale et pas de justice environnementale sans justice sociale. Mais qu'est-ce que cela signifie en termes pratiques, et comment pouvons-nous concrétiser ces convictions au profit de tous ? Tout d'abord, en vertu de la loi canadienne, chaque citoyen jouit des mêmes droits et protections sans égard au sexe, à la race, à l'âge, à la religion, à la classe sociale, à l'origine ethnique ou nationale, à l'orientation sexuelle, au handicap, à la richesse ou à la santé. Pour moi, ce n'est pas négociable, et cela exige que nous combattions sans relâche ceux qui s'opposent à la réalisation de ces droits ou qui y font obstacle. Le racisme systémique, l'homophobie, le sectarisme religieux, les préjugés de classe et l'âgisme, entre autres, sont de sérieux obstacles à la réalisation de progrès dans la création d'une société où nous pouvons tous jouir de nos droits légaux. L'approche que nous adoptons pour faire face à ces obstacles est aussi importante que les obstacles eux-mêmes. Nous ne pouvons pas faire tomber une barrière en en érigeant une autre. Nous ne pouvons pas nous débarrasser d'une forme de discrimination en en créant une autre. Bien que je comprenne le contexte historique qui a souvent offert plus de possibilités aux hommes blancs et plus âgés dans la société canadienne, je ne peux pas soutenir les politiques ou les commentaires qui dénigrent le statut de tout citoyen en fonction de son sexe, de sa race ou de son âge. Je rejette l'approche qui tente de cataloguer tout citoyen dans la catégorie du patriarcat blanc privilégié et je combattrai un tel négativisme au sein du Parti vert du Canada.

 

Chaque individu, jusqu'à preuve du contraire, est digne de respect et ne doit pas être considéré comme un adversaire des idées progressistes que défend le parti. Chaque membre du Parti vert a le droit de contribuer son énergie et ses idées à la construction du parti sur une base égale. La politique consistant à parachuter des candidats dans des circonscriptions simplement pour obtenir un meilleur profil de diversité pour l'ensemble du parti est une erreur si les associations de circonscription estiment avoir de meilleurs candidats à présenter. En même temps, nous vivons dans une réalité où les pensées racistes existent dans le cœur et l'esprit de certains de nos concitoyens. Je crois que l'éducation non conflictuelle est la clé pour éliminer de tels comportements pour la grande majorité des gens. Le racisme systémique existe également au Canada, et nous devons y remédier également par l'éducation et l'ouverture au dialogue. La lutte contre le racisme et la lutte pour la justice sociale vont de pair et, ce faisant, nous ne devons pas sacrifier le principe d'équité.

 

Les valeurs de justice sociale que nous voulons promouvoir au Canada doivent aussi être celles que nous recherchons pour le monde en général. Les relations entre les nations et la nature compétitive et souvent prédatrice de l'économie mondiale sont telles que le fossé entre les riches et les pauvres, tant à l'intérieur des pays qu'entre eux, se creuse, que le flux de ressources du Sud vers le Nord enrichit le dernier au détriment du premier et que les pays les plus pauvres sont accablés par une dette qui paralyse leur développement. Le Canada, aux côtés d'autres pays industrialisés aux économies stables, doit s'efforcer de redresser les inégalités mondiales. Nous ne sommes pas à l'abri des conséquences de la faim dans le monde, des guerres et des flux de réfugiés. Il est dans notre intérêt et c'est un impératif moral de chercher de façon proactive à offrir de meilleures conditions de vie et une plus grande sécurité aux autres dans ce monde. Je soutiens et continuerai à soutenir un solide programme de développement international axé sur l'aide économique et la promotion de la justice sociale et des droits de l'homme.

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Justice sociale – Les sans-abri

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En tant que Canadien, j'éprouve de la honte chaque fois que je vois un sans-abri marcher dans les rues, complètement désespéré. Je ne sais que trop bien que cette personne aurait pu être un de mes camarades de classe, un parent ou même moi. Dans le système capitaliste consumériste dans lequel nous vivons, avec ses services médicaux et sociaux défaillants, il est trop facile pour les familles de se désintégrer, pour les enfants d'être poussés dans la rue, pour les pères et les mères d'être psychologiquement traumatisés, pour les femmes d'être victimes de trafic sexuel, et pour les hommes au chômage d'être évités et traités de "clochards". D’ailleurs, dans le Canada d'aujourd'hui, le logement n'est même pas un droit humain. Nous sommes encore un pays du tiers monde à cet égard. Comment se fait-il que chaque fois que des organismes sociaux tentent de s'attaquer au problème des sans-abri en construisant de nouveaux et meilleurs abris, leurs efforts sont contrecarrés par des propriétaires plus préoccupés par la valeur de leur propriété que par la mort de personnes causée par les hivers glacials de ce pays ? Je mets au défi le Parti vert du Canada de s'engager à faire de l'élimination de l'itinérance la priorité de son programme. Comment pouvons-nous mettre fin à l'itinérance dans ce pays ? Voici ce que je pense.

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Pour que les gens de métier soient certifiés, ils doivent recevoir une formation et effectuer des travaux pratiques. Ainsi, si tous les programmes de construction au Canada étaient tenus d'axer les aspects pratiques de leur formation sur la construction et la réparation d'unités de logement pour les sans-abri, en partenariat avec une organisation parapluie appropriée telle qu'Habitat pour l'humanité, nous disposerions d'un outil inestimable pour lutter contre l'itinérance. De plus, toutes les écoles secondaires pourraient rendre obligatoire une formation en construction pour leurs étudiants, et cela pourrait inclure un service communautaire obligatoire pour construire et réparer ces unités de logement. Dans le même temps, les sans-abri physiquement aptes pourraient être formés et payés pour participer à des projets de construction pour d'autres sans-abri. Nous appliquons actuellement une taxe de vente à toutes les nouvelles constructions de logements au Canada. La totalité de ces recettes fiscales pourrait servir à financer les efforts du gouvernement pour construire et réparer des logements pour les sans-abri. Il est scandaleux que les recettes fiscales générées par la construction de condominiums de luxe ne soient pas utilisées pour répondre aux besoins des citoyens qui n'ont pas de toit sur leur tête. Si nous voulons que le logement soit un droit humain au Canada, nous devons nous serrer les coudes et faire des sacrifices pour que cela se produise.

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Justice sociale - Chômage et sous-emploi

 

Les employeurs ont le droit d'embaucher les candidats qu'ils estiment les mieux adaptés aux postes de leur entreprise. Même dans une démocratie sociale complète, cela ne changera pas et ne devrait pas changer. Cependant, la réalité est que les personnes marginalisées par le manque de possibilités d'éducation, l'incapacité à obtenir et à conserver leur premier emploi et l'effondrement des conditions sociales et économiques de leur famille et de leur communauté, sont le plus souvent considérées comme des employés indésirables. Lorsque ces personnes se retrouvent ensuite dans la rue ou sont incarcérées pour des délits mineurs, leurs chances de trouver un emploi s'évaporent généralement. Il incombe à l'État de permettre à ces personnes de réintégrer le marché du travail. Comment s'y prendre ? Tout d'abord, nous devons reconnaître ces individus comme des personnes méritant l'équité, quel que soit leur héritage. Ensuite, nous devons leur réserver par la loi un pourcentage d'emplois du secteur public à durée limitée, mais pas n'importe quel emploi du secteur public. Nous devons plutôt nous concentrer sur les emplois du secteur public où les compétences professionnelles applicables au secteur privé sont présentes, et où il existe des lacunes en matière de compétences qui peuvent être comblées par des programmes de formation ciblés. Pour la plupart de ces emplois du secteur public, deux ans devraient suffire pour permettre à ces personnes d'acquérir l'expérience professionnelle et les compétences professionnelles nécessaires pour en faire des candidats convenables pour le secteur privé. Nous devons également supprimer l'obligation pour les personnes qui ont payé leur dette à la société de déclarer leur casier judiciaire dans les demandes d'emploi. Cela est particulièrement important pour les autochtones, qui représentent près d'un tiers de la population carcérale au Canada.

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Au Canada, nous devons faire face à la réalité que le chômage est parfois lié à la surconcentration des nouveaux immigrants dans les grands centres urbains. Cette surconcentration a souvent pour conséquence que l'offre de travail dépasse la demande de travail dans les grandes villes. Elle permet aux employeurs d'offrir des salaires plus bas et désavantage à la fois les nouveaux immigrants et les résidents canadiens de longue date. Dans une société libre comme le Canada, comment orienter les nouveaux arrivants vers les régions où il y a pénurie de main-d'œuvre et loin des grandes villes ? Ou, d'ailleurs, comment orienter les demandeurs d'emploi des grandes villes vers les zones où il y a pénurie de main-d'œuvre ? Des taux d'imposition variables, des subventions et des prêts de réinstallation pour les travailleurs à faible revenu, des taux de rémunération variables dans le secteur public pour certaines professions, une formation professionnelle gratuite avant la réinstallation et des congés d'impôt sur le revenu pourraient tous faire partie de la boîte à outils. À des degrés divers, des programmes provinciaux utilisant certains de ces outils ont déjà été couronnés de succès. Au Québec, le système provincial de rémunération des médecins nouvellement diplômés, qui paie 30 % de moins aux nouveaux médecins qui choisissent de rester à Montréal plutôt que de travailler dans d'autres régions, a été très efficace pour assurer la stabilité des services de santé dans la province. Sans ce système, une grande partie des communautés rurales du Québec serait un "désert médical".

 

L'intensification des programmes de réorientation de la main-d'œuvre est particulièrement importante pour remédier à la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur agricole, qui est devenu dépendant du programme des travailleurs étrangers. La plupart des agriculteurs sont par nature conservateurs et réticents à embaucher des travailleurs canadiens sans expérience agricole préalable, surtout lorsqu'ils ont la possibilité d'embaucher une main-d'œuvre expérimentée et bon marché du Mexique. Nous devons réduire progressivement le programme des travailleurs étrangers en agriculture et créer les conditions nécessaires pour que les chômeurs deviennent des travailleurs agricoles recherchés. Comment pourrions-nous y parvenir ? Tout d'abord, nous pourrions utiliser les jardins communautaires, les fermes verticales urbaines et la collaboration avec les exploitations traditionnelles locales pour permettre aux chômeurs vivant actuellement dans les zones urbaines d'acquérir les compétences agricoles nécessaires pour devenir des travailleurs agricoles intéressants pour les propriétaires d'exploitations. Mais cela ne doit pas s'arrêter là : une formation continue aux compétences financières et de gestion et des programmes de prêts pourraient permettre à certains travailleurs urbains qui passent au secteur agricole de devenir propriétaires d'exploitations (individuellement ou dans le cadre de coopératives agricoles) et/ou entrepreneurs liés à l'agriculture dans le réseau de distribution agricole, par exemple en tant que camionneurs, grossistes ou vendeurs/propriétaires de stands dans les marchés de producteurs.

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Justice sociale - Services de santé

 

Nos services de santé au Canada sont en pagaille. L'Organisation mondiale de la santé classe le Canada 30e sur 190, soit une place derrière le Maroc. Pendant des décennies, les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont colporté le grand mensonge selon lequel le Canada possède l'un des meilleurs systèmes de soins de santé au monde. C'est tout simplement faux, et ces partis doivent être appelés à rendre des comptes pour avoir trompé la population. Pendant trop longtemps, nous avons vu nos services médicaux à travers une lentille nord-américaine. La croyance que si nous modifions de quelque façon que ce soit la façon dont les médecins sont formés et rémunérés au Canada, nous assisterons à un exode massif de médecins vers les États-Unis a eu pour conséquence de ne pas former suffisamment de médecins pour répondre aux besoins de notre population croissante. Grâce à cette croyance, le fossé s'est creusé entre le traitement médical des riches, qui peuvent se payer des cliniques privées, et la personne moyenne qui dépend du système public. Si un pays aussi appauvri par les sanctions que Cuba peut former 900 médecins pour 100 000 citoyens, nous pouvons le faire au Canada où il n'y a actuellement que 280 médecins pour 100 000 citoyens.

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Le Canada a soutenu son système de santé en difficulté en employant des médecins immigrés pour pallier la pénurie de médecins formés au Canada. À l'échelle nationale, un quart de nos médecins ont été formés à l'étranger, et il existe de sérieuses disparités régionales quant au nombre de médecins formés au Canada. En Saskatchewan, la majorité des médecins (52 %) ont été formés à l'extérieur du Canada, tandis qu'au Québec, seulement 10 % ont été formés à l'étranger. Les Canadiens devraient être reconnaissants que l'afflux de médecins immigrants ait sauvé notre système de soins de santé de l'effondrement total et que nous ayons gagné de nouveaux citoyens remarquables, mais lorsque le fait d'enlever des médecins à des pays en développement mine les systèmes de soins de santé de ces pays, cela est moralement inacceptable.

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LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

L'absence de démocratie participative au Canada permet à notre pays de s'enfoncer dans un bourbier d'inaction, de complaisance et de stupidité pure et simple. Une poignée d'individus à la tête des partis traditionnels s'accapare tous les leviers décisionnels et contribuent à concentrer les richesses dans les mains d'une autre poignées de dirigeants d'entreprises.

 

En tant que Verts, nous aspirons à une démocratie dans laquelle tous les citoyens ont le droit d'exprimer leurs opinions et peuvent participer directement aux décisions qui affectent leur vie. Cela ressemble-t-il au Canada dans lequel nous vivons actuellement ? La réponse courte est non. Je crois fermement que le Canada échoue dans de nombreux domaines parce que les Canadiens n'ont pas encore appris la valeur de la démocratie participative. Très peu de citoyens s'engagent dans la vie politique. Dans certains cas, les employeurs découragent activement leurs employés de s'engager politiquement. 

Nous devons combattre l'apathie envers notre démocratie. La vie de la plupart des citoyens est affectée de façon prédominante par les lois, les règlements et les services municipaux et provinciaux, et pourtant la participation électorale reste marginale pour les élections municipales, et dans la plupart des provinces, la participation aux élections provinciales est beaucoup plus faible qu'au niveau fédéral. Même au niveau fédéral, malgré toute l'attention des médias de masse, la participation des électeurs en 2021 n'a été que de 62,5 %. Pourquoi plus d'un tiers des électeurs admissibles ont-ils décidé de ne pas voter, et comment pouvons-nous changer cela ? La réponse est la démocratie participative.

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Le Parti Vert du Canada croit en une démocratie dans laquelle tous les citoyens sont habilités à participer directement aux décisions environnementales, économiques, sociales et politiques qui affectent leur vie. Nous croyons également qu'il faut concentrer le pouvoir et la responsabilité dans les communautés locales et régionales et les transférer uniquement lorsque cela est essentiel à des niveaux de gouvernance plus élevés. Une telle pensée menace le statu quo de la hiérarchie politique descendante qui assure la domination du gouvernement fédéral sur les gouvernements provinciaux et municipaux en contrôlant la distribution des recettes fiscales. Alors que les gouvernements provinciaux et municipaux sont ceux qui offrent les services les plus importants aux Canadiens, les recettes fiscales vont de façon disproportionnée aux domaines de compétence fédérale qui sont très éloignés des priorités des citoyens ordinaires. Il en résulte que nos provinces sont privées des fonds nécessaires au fonctionnement d'un système de soins de santé de premier ordre et que l'infrastructure provinciale de nombreuses provinces est délabrée. L'élément le plus fondamental d'une économie propre, à savoir un système de transport ferroviaire municipal efficace, est absent de la plupart de nos villes, et les systèmes ferroviaires interurbains sont limités à quelques corridors au Canada. La relation de commandement et de contrôle de type chéquier que le gouvernement fédéral entretient avec les provinces et les municipalités ne fonctionne tout simplement pas. Du moins, elle ne fonctionne pas pour les Canadiens ordinaires. Elle fonctionne pour les grandes entreprises et les élites bureaucratiques, dont les intérêts sont souvent diamétralement opposés à ceux de la classe ouvrière de ce pays.

 

Le slogan du Parti libéral au pouvoir est de travailler pour la classe moyenne et ceux qui aspirent à la rejoindre. En réalité, les libéraux n'ont fait qu'appauvrir la classe moyenne en servant les intérêts des riches. Quant à ceux qui aspirent à rejoindre la classe moyenne, ils sont rapidement appauvris par des niveaux d'inflation record, qui sont désormais plusieurs fois supérieurs aux augmentations de salaires.  Il est temps de dénoncer la farce que constitue la prétention du Parti libéral à représenter ces groupes et d'exposer comment ses politiques ne servent qu'à élargir le fossé de l'équité des revenus dans ce pays.

 

Nous devons mettre au pouvoir un parti qui joint le geste à la parole lorsqu'il s'agit de donner du pouvoir aux Canadiens ordinaires.  Je crois en la démocratie participative et les quatre mesures suivantes permettent de l'ancrer dans notre système politique :

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1) valoriser les institutions de base qui, elles, permettent les prises de décisions  directement au niveau approprié par les personnes concernées, et ce, en veillant à ce que tous les représentants élus s'engagent à respecter les principes de transparence, de véracité et de responsabilité dans la gouvernance ;

2) éduquer, encourager et aider la participation des jeunes à tous les aspects de la vie politique, y compris leur participation à tous les organes de décision ;

3) faire en sorte que tous les systèmes électoraux soient basés sur la représentation proportionnelle, et que toutes les élections soient financées par des fonds publics, avec des limites strictes et une transparence totale et des particuliers ;

4) garantir à tous les citoyens le droit d'être membre du parti politique de leur choix dans le cadre d'un système multipartite et proscrire les mesures extra-démocratiques telles que le code de conduite des employés qui pénaliseraient les citoyens dans l'exercice de ce droit.

 

Actuellement, au Canada, les deux partis traditionnels ont la mainmise sur la gouvernance, et tous deux représentent des alliances de politiciens, d'élites bureaucratiques et de magnats du monde des affaires, tous guidés par les données des sondages. Les partis traditionnels ne tiennent compte de l'opinion du citoyen moyen qu'après l'avoir filtrée par des sondeurs professionnels favorables aux grandes entreprises et par des médias avides de scandales. Par conséquent, les citoyens ne se sentent pas liés au processus politique et près de 40 % d'entre eux ne prennent même pas la peine de voter. Notre système parlementaire n'a connu pratiquement aucune réforme depuis plus d'un siècle, et la principale fonction de nos députés élus consiste de plus en plus à voter pour tout ce que le premier ministre décide. Nous sommes toujours coincés avec un Sénat non élu, une institution véritablement anachronique qui pèse sur les finances publiques. Malgré les "apparats démocratiques" du système canadien, c'est en fin de compte la bureaucratie professionnelle qui dit au premier ministre ce qu'il doit faire.

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Si nous avons raison de critiquer l'incapacité des partis traditionnels à gouverner efficacement, nous, les Verts, devons également faire face à nos propres échecs en matière de gouvernance. Notre parti a été déchiré par un factionnalisme toxique ; toxique dans le sens où, au lieu de débattre les uns avec les autres de manière ouverte et démocratique, les débats se sont retrouvés sur la place publique et ont dégénérées.

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Alors que nous reconstruisons le parti, nous devons tirer les leçons des erreurs du passé. Premièrement, le chef, les membres en position d'autorité ainsi que les membres ne devraient jamais lancer des accusations générales de racisme et ne devraient pas formuler et épouser les politiques au sein du parti sur la base de politiques identitaires et d'idéologies et allégeances politiques en dehors du cadre de nos Principes verts.

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Peace Protest

LA NON-VIOLENCE

Le mouvement vert mondial est un mouvement pacifiste. Nous luttons pour une culture de paix et de coopération entre les États, au sein des sociétés et entre les individus. La véritable sécurité ne vient pas d'arsenaux de missiles balistiques et de bottes sur le terrain, mais de la coopération, d'un développement économique et social sain, de la sécurité environnementale et du respect des droits de l'homme. Toutefois, notre engagement en faveur de la non-violence ne signifie pas que nous devons rester les bras croisés lorsqu'une nation puissante et agressive en envahit une autre, déchaînant son artillerie pour réduire les villes en ruines et permettant à ses soldats de piller, violer et tuer des civils et de se livrer à une épuration ethnique. Au contraire, nous devons utiliser nos outils économiques pour dissuader une telle agression et, lorsque nous faisons partie d'organisations de sécurité collective qui s'opposent à une telle agression militaire, nous devons également engager nos forces armées pour défendre les victimes d'une agression militaire. C'est le cas de l'Ukraine, et je n'hésite pas un instant à appuyer les efforts du Canada et des autres alliés de l'OTAN pour aider le gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine.

 

À l'instar du Parti vert d'Allemagne, je considère la sécurité collective comme un bien commun, à condition qu'elle tende vers un concept global de sécurité mondiale. Et ce concept implique de donner la priorité aux aspects sociaux, économiques, écologiques, psychologiques et culturels des conflits, au lieu d'un concept fondé principalement sur les rapports de force militaires. Cependant, lorsque les chars d'assaut franchissent les frontières internationales, nous devons agir rapidement. Et que cela nous plaise ou non, l'OTAN reste la pierre angulaire de la sécurité transatlantique et de notre partenariat de sécurité avec les démocraties d'Europe. À long terme, ce que nous devons faire, c'est conserver la capacité de l'OTAN à dissuader les États autoritaires de s'en prendre à des voisins plus faibles, comme ce fut le cas lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et de la tentative de la Serbie d'écraser l'indépendance du Kosovo en 1998/1999, tout en intégrant l'OTAN dans un système de sécurité mondial capable de prévenir, gérer et résoudre les conflits. Un tel système plus global ne devrait pas être asservi à la politique de sécurité américaine, comme l'est actuellement l'OTAN, mais devrait plutôt rechercher la sécurité pour tous les pays, y compris toutes les puissances militaires du monde, c'est-à-dire la Russie, la Chine, le Japon et l'Inde. Les États-Unis ne s'engageront pas à la légère dans de tels changements de l'ordre de sécurité mondial. Leur soi-disant leadership du "monde libre" a trop longtemps été fondé sur l'existence de menaces extérieures pour l'Occident. Le partage du pouvoir et la démilitarisation généralisée ne sont pas naturels pour la politique de puissance américaine. De plus, qu'ils soient démocrates ou républicains, les gouvernements américains successifs ont fidèlement servi les intérêts du complexe militaro-industriel, dont la seule raison d'être est de réaliser des profits démesurés pour ses actionnaires en fournissant des armes toujours plus sophistiquées pour détruire la vie humaine. Même le Canada, dans une faible mesure, fait partie de l'entreprise immorale qui consiste à exporter des armes vers des pays en conflit et des pays dont le bilan en matière de droits de l'homme est flagrant, comme l'Arabie saoudite. Le gouvernement Trudeau s'est montré de plus en plus faible pour résister aux pressions américaines visant à détourner l'argent de nos impôts des programmes sociaux pour acheter des armes de pointe américaines. Succombant à la pression de notre industrie nationale de l'armement, le gouvernement Trudeau a fourni à des régimes autoritaires, comme l'Arabie saoudite, des armes fabriquées au Canada. En tant que Verts, nous devrions demander une interdiction complète de l'exportation d'armes fabriquées au Canada. 

Wind Turbines

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

En tant que Verts, nous reconnaissons qu'il existe une marge de manœuvre limitée pour l'expansion matérielle de la société humaine au sein de la biosphère, tout en maintenant la biodiversité grâce à l'utilisation durable des ressources renouvelables et à l'utilisation responsable des ressources non renouvelables. Les êtres humains sont une espèce envahissante, et notre croissance démographique et notre appétit insatiable pour la consommation des ressources poussent notre monde au bord du gouffre.

 

Pour atteindre la durabilité et répondre aux besoins des générations actuelles et futures, il faut arrêter et inverser la croissance continue de la consommation mondiale, de la population et des inégalités matérielles. Au Canada, cela signifie également qu'il faut mettre fin à notre politique de croissance économique par la croissance démographique, ce qui implique de limiter l'immigration pour suppléer à la baisse du taux de natalité et au vieillissement des Canadiens. Il faut mettre fin au mythe selon lequel le Canada est un pays vide qui peut accueillir une croissance démographique illimitée. Malgré notre vaste masse terrestre, les régions de notre pays susceptibles d'accueillir de grands centres de population sont sévèrement limitées par la géographie et le climat. Le surdéveloppement, en particulier dans les grandes villes, est hors de contrôle et endommage gravement notre environnement et appauvrit notre population. La plupart des pays les plus prospères du monde ont compris qu'ils pouvaient atteindre la prospérité sans accroître leur population, mais pas nous. La croissance démographique du Canada est maintenant la plus rapide de tous les pays du G7 et elle est 2,6 fois supérieure à celle de la Chine et dix fois supérieure à celle de l'Union européenne.

 

À l'échelle mondiale, nous reconnaissons que la durabilité ne sera pas possible tant que la pauvreté persistera. Non seulement notre consumérisme gaspilleur au Canada doit cesser, mais nous devons permettre aux pays plus pauvres d'accéder à une part équitable des ressources de la planète. Nous pouvons y parvenir en redéfinissant le concept de richesse pour mettre l'accent sur la qualité de vie plutôt que sur la capacité de surconsommation ; en créant une économie mondiale qui vise à satisfaire les besoins de tous, et non la cupidité de quelques-uns ; et en permettant à ceux qui vivent actuellement de répondre à leurs propres besoins, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. En outre, l'amélioration de l'éducation et des soins de santé, l'égalité des sexes et une plus grande sécurité économique peuvent stopper la croissance démographique et réduire les flux massifs de réfugiés en provenance des pays appauvris et des zones de conflit.

 

Ce sont des objectifs ambitieux, qui ne peuvent être atteints du jour au lendemain. De plus, ils exigent une transformation de l'ordre économique mondial. Le Canada ne peut faire cavalier seul. Nous devons inciter les autres à abandonner la compétitivité économique pure et simple pour la coopération et la synergie économiques. Nous devons demander à l'Organisation mondiale du commerce de consacrer plus d'efforts aux partenariats en matière d'innovation entre ses membres, de permettre aux pays membres d'accéder plus facilement à des sources d'énergie à faible émission et d'élargir la coopération en matière d'agriculture durable. Le secteur privé a également son rôle à jouer. Les rôles et les responsabilités des sociétés transnationales doivent être redéfinis afin de soutenir les principes du développement durable et de cesser de considérer les pays en développement comme des fournisseurs bon marché de ressources destinées à la fabrication dans les grands pays industrialisés. Collectivement, les économies du monde, grandes et petites, doivent mettre en œuvre des mécanismes pour taxer et réguler les flux financiers spéculatifs et faire en sorte que les prix du marché des biens et des services intègrent pleinement les coûts environnementaux de leur production et de leur consommation. En outre, elles doivent parvenir à une plus grande efficacité des ressources et de l'énergie, développer et utiliser des technologies écologiquement durables et encourager l'autonomie locale.

LE RESPECT DE LA DIVERSITÉ

En tant que Verts, nous devons honorer et valoriser de manière égale la diversité biologique et écologique de la Terre ainsi que la diversité culturelle, linguistique, ethnique, sexuelle, religieuse et spirituelle dans le contexte de la responsabilité individuelle et collective envers tous les êtres. Nous devons défendre le droit de toute personne, sans discrimination, à un environnement favorable à sa dignité, à sa santé physique et à son bien-être spirituel. Au Canada et dans le monde, nous encourageons l'établissement de relations respectueuses, positives et responsables au-delà des clivages, dans l'esprit de nos sociétés multiculturelles et pluriculturelles.

 

Notre histoire au Canada n'a pas reflété ces nobles objectifs. Bien trop souvent, nous avons vu un capitalisme rapace déposséder les citoyens, en particulier les citoyens autochtones, de leurs moyens de survie de base. Le système a privé les peuples autochtones de leurs droits à la terre et à l'autodétermination. Je dis le système parce que les nombreuses vagues successives d'immigrants au Canada ont débarqué pour la plupart dans des régions dont les autochtones avaient été éloignés depuis longtemps, et les contacts des nouveaux arrivants avec la population autochtone ont été limités. Considérer les torts du passé comme une confrontation basée uniquement sur la race n'est pas exact. C'est le système impérialiste, et non les citoyens ordinaires, qui a été le moteur de la dépossession des populations autochtones, et au sommet de ce système se trouvaient un nombre relativement restreint de riches individus, tout comme aujourd'hui, l'économie nord-américaine est aux mains de quelques centaines de milliardaires et l'économie russe est exploitée par quelques dizaines d'oligarques qui soutiennent Vladimir Poutine. Malgré les discours pompeux sur la réconciliation et les reconnaissances superficielles des terres, les gouvernements canadiens successifs, dirigés par des partis traditionnels contrôlés par la même élite qui a dépossédé les Canadiens autochtones, n'ont pas respecté nos citoyens autochtones pour leur contribution au patrimoine commun de la culture nationale et mondiale. Ces partis traditionnels ont ignoré le potentiel des peuples autochtones. Ils ont plutôt considéré que ces derniers n'étaient pas pertinents pour notre économie et n'ont jamais planifié de manière significative l'accès des communautés autochtones aux outils de développement économique durable. De tous les partis politiques au Canada, seul le Parti Vert du Canada a systématiquement intégré les peuples autochtones dans sa structure de direction et leur a donné une voix pour nous éduquer non seulement avec leur sagesse et leurs pratiques traditionnelles, mais aussi avec leurs idées sur l'impact du capitalisme rapace sur notre environnement et sur les alternatives durables au développement des ressources. En tant que Verts, nous ne devons pas seulement nous tenir aux côtés des peuples indigènes contre tout empiètement supplémentaire sur leurs terres, mais nous devons les traiter comme des partenaires égaux dans la construction de notre avenir économique. Tout ce qui n'est pas le cas est du paternalisme.

 

Dans une nation aussi multiculturelle et pluriculturelle que le Canada, nous devons trouver un équilibre entre le fait de permettre aux Canadiens de promouvoir et de bâtir leurs cultures historiques et de sauvegarder leurs langues, et les droits des minorités à préserver et à développer leurs patrimoines, leurs religions et leurs langues. Une culture n'est pas supérieure à une autre, et les croyances religieuses de quiconque ne sont pas plus vraies qu'une autre. Cependant, ce pays a été fondé sur le principe que l'anglais et le français seraient les langues officielles du gouvernement, et ce principe doit être respecté. La réalité est que les suprémacistes anglophones continuent de nier l'égalité de la langue française au Canada. En tant que fédéraliste canadien francophone, je m'oppose à toute tentative d'éroder le statut égal du français au Canada.

 

Bien que la plupart des Canadiens soient laïques, la religion joue encore un rôle important dans la vie et les systèmes de croyance d'un grand nombre de nos citoyens. Nous devons sauvegarder le droit de tous nos citoyens de comprendre l'univers à travers un prisme religieux ou non religieux. Il s'agit d'un droit fondamental. Cependant, en même temps, nous devons interagir les uns avec les autres dans des situations où certains citoyens sont en position d'autorité sur d'autres. Étant donné que l'humanité a connu de nombreuses guerres de religion et persécutions religieuses, nous avons besoin d'une séparation totale de l'Église et de l'État dans la sphère publique. Il y a très clairement une division majeure entre la façon dont la majorité des gens au Québec et la majorité des gens dans le reste du Canada voient la mise en œuvre de ce principe. L'histoire des deux régions en ce qui concerne le rôle de la religion dans la société est très différente. Au Canada anglais, avec sa multitude de dénominations chrétiennes et non chrétiennes, les influences qu'exerçaient les églises et autres établissements religieux sur la société se sont progressivement dissipées. Au Québec, après des décennies d'influence oppressive de l'Église catholique, la majorité des Québécois se sont levés pendant la Révolution tranquille des années 1960 pour tracer une nouvelle voie vers une société laïque. Le modèle du Québec a été et continue d'être un modèle européen où les vêtements religieux sont considérés comme une forme de sectarisme religieux et ne devraient pas être portés par les personnes employées par l'État lorsqu'elles sont en position d'exercer une autorité sur les autres citoyens. Je suis une personne non religieuse qui est profondément attachée à l'idéal d'une société laïque et moderne, et je considère les lois actuelles du Québec comme un accommodement raisonnable pour que chacun se sente en sécurité lorsqu'il traite avec les autorités gouvernementales, y compris celles de l'enseignement public. Je sais que cette position n'est pas partagée par de nombreux membres du parti du Canada anglais, qui veulent les mêmes lois à Toronto qu'à Montréal. Mais Montréal n'est pas Toronto, et le Québec n'est pas le reste du Canada. Le Québec est une nation distincte au sein du Canada. Je veux aussi être franc sur la façon dont je vois le Québec au sein du Canada. Je suis, comme la majorité des Québécois, résolument convaincu que l'avenir du Québec est dans la confédération canadienne. En même temps, je ne peux pas être aveugle à notre histoire. Le peuple québécois a été victime de la conquête militaire de la Grande-Bretagne. La lutte pour la survie du peuple québécois et de la langue française au Québec est un fait historique, tout comme le fait que le maintien du Québec en tant que société moderne, laïque et francophone dépend de l'adoption de lois, bien que différentes de celles du reste du Canada, qui offrent un accommodement raisonnable des droits des minorités tout en défendant les besoins essentiels de la majorité. L'un des besoins essentiels de la majorité des Québécois est la défense et la promotion de la langue française. Un autre est la laïcité. Ces besoins sont au cœur de l'identité des Québécois modernes en tant que nation distincte au sein du Canada. Tous les Canadiens doivent comprendre ces besoins, et si les membres du Parti vert du Canada sont libres d'exprimer leur désaccord sur certains aspects de la façon dont les gouvernements du Québec s'y prennent pour défendre et promouvoir la langue française et la laïcité, ils doivent exprimer leur désaccord avec respect. Les attaques simplistes contre le Québec du passé au sein du Parti vert ne nous feront pas avancer sur la voie de la compréhension mutuelle. Le fait que l'ancienne cheffe du Parti vert du Canada ait laissé entendre que les Québécois qui veulent un État laïque sont des racistes était une aberration qui ne devrait jamais se reproduire.

 

Une société moderne doit être fondée sur la reconnaissance et le respect des personnes dont l'identité de genre ou l'orientation sexuelle ne coïncide pas avec celle de la majorité des citoyens. Dans un Canada moderne, nous ne devons jamais nous traiter les uns les autres en fonction de qui nous aimons, de comment nous aimons ou de la façon dont nous percevons notre sexe ou celui des autres. La peur de l'autre, qui est ancrée chez certains Canadiens depuis leur enfance, doit être balayée par un engagement commun envers le respect et l'équité. Ce principe s'applique également aux relations entre les femmes et les hommes. Malgré les grands progrès réalisés dans un passé récent, l'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de la vie sociale, économique, politique et culturelle n'est pas encore pleinement atteinte. La polarisation et la rivalité fondées sur l'identification traditionnelle des sexes n'ont pas aidé. Les hommes doivent apprendre à être les alliés des femmes et les femmes des hommes pour que la pleine égalité fonctionne. La culture des jeunes doit également apporter sa contribution à la vision de l'avenir de notre parti. Si nous ne devons jamais cautionner l'âgisme ou dénigrer les opinions de quiconque à travers le spectre de l'âge, nous devons reconnaître que les jeunes ont des besoins et des modes d'expression distincts. En outre, les conséquences de l'inaction de la génération actuelle et des générations précédentes retomberont sur le dos des jeunes d'aujourd'hui.

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